samedi 27 novembre 2010

La nuit des princes charmants - Michel Tremblay

Quand on lit beaucoup, au fil du temps il y a de rares collections auxquelles on sait que l'on peut faire confiance. C'est le cas pour moi de Babel et de Présence du Futur. Babel est la collection de poche des éditions d'Actes Sud et de Leméac, dont les deux seuls ouvrages que j'ai lu furent Platonov de Tchekhov, qui a profondément bouleversé ma vision du théâtre lorsque j'avais 18 ans et plus récemment Œdipe sur la route d'Henry Bauchau, un très beau livre d'une rare profondeur. C'est donc sans hésitation que j'en ai acheté un, lorsque je suis tombé sur trois-quatre bouquins de cette collection à 2.50 dans une bouquinerie havraise, bien qu'aucun des auteurs présents ne m'était connu. Je n'ai pas été déçu. La quatrième de couverture me promettait la recherche de la perte de sa virginité d'un jeune "beatnik" une nuit à Montréal. Je m'attendais donc à l'une de ses errances poétiques américaines qui conviennent si bien à mon humeur désabusée. Aucune allusion à l'homosexualité du personnage principal qui est pourtant le cœur de ce roman touchant et servi par une langue québécoise truculente.

Extrait :
" Tu t'en vas dans l'Est ? "
- Oui, oui... "
L'autobus arrivait... J'avais de la difficulté à parler tellement j'étais essoufflé. Lui continuait à sourire
"C'est quequ'chose, monter la côte Sherbrooke avec toute c'te glace-là, hein ?
- Ah ! oui... (Continue, continue... parle ! Une niaiserie, n'importe quoi, mais parle !) C'est quequ'chose... "
(C'est tout ? T'as rien trouvé de mieux que de répéter ce qu'y venait de dire ? T'es pas juste niaiseux, t'es t'épais rare !)

Note : 5/5

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