S'il y a un label auquel on peut faire confiance pour la qualité de ses publications, c'est bien Babel, la collection de poche des Éditions Actes Sud (et non je n'en possède pas d'actions). Après Platonov de Tchekhov, Oedipe sur la route et Antigone d'Henry Bauchau et La nuit des princes charmants de Michel Tremblay, je me suis risqué une nouvelle fois après un choix minutieux (quand même), à un auteur inconnu avec L'année du mensonge d'Andreï Guelassimov, croisé par hasard à un Pêle-Mêle de Bruxelles. De quoi s'agit il ? Mikhaïl, jeune débauché moscovite, est renvoyé de son travail. Son patron lui propose alors, pour le triple de son salaire précédent, de faire un homme de son fils Sergueï. Oui mais voila, sa véritable mission n'est-elle pas de l'espionner ? L'adolescent, intelligent mais dépressif, constamment scotché à son ordinateur, ne cesse de le surprendre. Surtout lorsqu'il s'aperçoit que ce dernier entretient une relation avec la magnifique Marina, qui ne le laisse pas non plus indifférent. Autour de ce trio amoureux gravitent d'autres figures : Pavel, le père de Serguëi, Michka le petit frère de Marina, Sacha-Mercedes, bandit plus bête que méchant... La narration adopte successivement le point de vue de plusieurs d'entre eux, même si c'est par les yeux de Mikaïl et de Sergueï que l'on voit le plus l'histoire. Cette dernière constitue en une succession de situations embarrassantes, dont les personnage vont constamment essayer de sortir par des mensonges, qui leur créeront de nouveaux problèmes. Au delà du récit, c'est plus le ton adopté par l'auteur, souvent très drôle, qui constitue l'intérêt de ce livre. On découvre aussi la Russie de 1998, alors en pleine crise économique et de nombreuses références culturelles. La Cerisaie de Tchekhov y fait même son apparition à travers les répétitions d'une bande de comédiens. Le tout ressemble à un joyeux bordel, dont la légèreté du ton n'empêche pas au lecteur de partager les sentiments des personnages.
Extrait :
Elle virevoltait devant moi, dans son pull d'un blanc immaculé, tellement ajusté que j'avais du mal à me retenir d'étendre le bras pour toucher cette blancheur souple.- Alors ? Tu vois quelque chose ?
Elle continuait à tourner, relevant de plus en plus haut son blouson et révélant un postérieur que moulait parfaitement son jean. J'avais sous les yeux un cul d'une telle beauté que j'en restais sans voix.
- Pourquoi tu ne dis rien ? Il y a une trace ? J'ai du mal à voir.Il me vint soudain à l'esprit qu'elle était peut-être en train de jouer avec moi. Si c'était ça, elle jouait avec le feu.- Micha, reviens sur terre !- Non, dis-je enfin. Il n'y a rien.- Parfait, fit-elle en souriant. Je suis contente, je suis arrivées à le détacher.
Quand elle s'assit à coté de moi, je sentis un parfum qu'elle n'utilisait pas d'habitude. Avec Serioja en tout cas, elle sentait différemment.
Note : 4/5
Moi aussi j'adore la collection Babel, je possède plusieurs de leurs traductions (du russe, du tchèque, de l'arabe...).
RépondreSupprimerMerci pour ce billet!!
Oh, j'oubliais, bonne et heureuse année à vous deux! :D
RépondreSupprimerMerci et bonne année à toi très chère Mascha ! D'autres billets Babel à venir si j'en crois ma PAL :)
RépondreSupprimer