vendredi 24 février 2012

Le seigneur des airs - Michael Moorcock


J'avais raté ma rencontre avec Moorcock lors de mes deux premières lectures de ses ouvrages. Ni Elric des dragons, ni le médiocre Le joyau noir, respectivement premiers tomes des cycles de fantasy d'Elric et d'Hawkmoon, ne m'avaient totalement convaincu. Restait pourtant une certaine curiosité vis-à-vis d'un auteur dont j'avais apprécié la puissance d'évocation d'un de ses univers, à travers plusieurs parties du jeu de rôle Stormbringer. Aussi, lorsque je suis tombé sur un de ses bouquins en vente pour le prix de moins d'un demi-café... Bah ! Ça valait la peine au moins d'essayer le premier chapitre... Et là bonne surprise. Bon, rien qui justifie les éloges dithyrambiques ou les qualifications de "génie" que j'ai parfois eu l'occasion de lire... mais quand même un gentil petit roman d'aventure rondement mené et qui ne manque pas d'imagination. Qu'on soit clair : la collection Galaxies/bis ne semble pas avoir d'autre ambition que d'éditer du bon récit de science-fiction pour divertir. C'était déjà le cas d’À perte de temps de John Brunner et Le seigneur des airs de Moorcock remplit cette fonction comme un gant. Il s'agit d'ailleurs encore une fois d'un voyage dans le temps : un homme de 1902 se retrouve par hasard propulsé en 1973. Oui, mais pas le même 1973 que celui que nous connaissons, puisque la vapeur a remplacé le moteur à essence et que les grands empires européens existent encore... Nous avons affaire à une uchronie : la description d'un univers où l'histoire aurait pris à un moment donné un chemin différent des événements qui se sont véritablement déroulés. Plus précisément d'un univers steampunk, où le héros venu du tout début du 20ème siècle va s'adapter en travaillant dans des dirigeables, devenus premier moyen de transport en l'absence d'avions. L'auteur s'amuse à nous faire rencontrer des personnages historiques qui auraient connus une trajectoire différente : un militaire nommé Michael Jagger prête son journal au narrateur, puis un certain Ulianov (d'après le vrai nom de Lénine) radote sur son passé révolutionnaire... Plus que cela, des réflexions sur la liberté des peuples (toujours sous influences occidentales dans ce monde), sont distillées au fur et à mesure du récit. Au final un lecture plaisante et néanmoins un livre un peu plus solide que les deux précédents que j'ai eu l'occasion de découvrir de cet écrivain. La couverture et un peu de recherche m'indiquent que c'est là le premier tome d'une trilogie, mais qui se suffit à lui-même et je pense qu'à l'origine Moorcock n'avait pas prévu de l'inclure forcément dans une suite.

Note : 3/5

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