Encore une fois c'est David qui m'a donné envie de lire ce livre. Tout d'abord, par un pastiche de l'auteur dont il a bien voulu nous faire l'honneur, dans un concours de nouvelles sur un forum où il sévissait alors. Ensuite, pour avoir emporté un exemplaire de Dubliners lors de notre voyage en Irlande il y a quelques année de cela. Aussi, lorsque j'ai cherché un nouvel objet sur lequel jeter mon dévolu, mon attention s'est portée vers la lettre J des rayons de la bouquinerie. C'était une bonne idée que de retourner pour une fois vers le champs de la littérature classique, que j'avoue avoir un peu délaissé ces derniers temps... Lorsque l'on n'est plus poussé par les études, il est tentant de choisir la facilité.
Gens de Dublin n'est pourtant pas un livre difficile, mais les considérations abordées y sont complètement opposées à celles du roman d'aventure. Il s'agit en effet d'un recueil de courtes nouvelles, dont chacune est un portrait d'un des habitants de la ville. Bien que la narration soit le plus souvent extérieure, l'auteur nous fait partager le point de vue d'un personnage et sa vision du monde qui l'entoure. L'un et l'autre sont d'ailleurs décrits avec finesse, que ce soit au niveau de la psychologie des individus ou de la société. Le récit s'attache à des détails, qui seraient anecdotiques si leur médiocrité même n'était pas révélatrice de celle de l'existence des personnages. Beaucoup de ces textes ont une fin douce-amère qui tombe merveilleusement à plat et laissent volontairement le lecteur dans un état d'insatisfaction. Cette distance désabusée, le sujet et le format, rappellent les nouvelles de Tchekhov ainsi que celles de Maupassant. A cela on pourrait ajouter la très grande qualité d'écriture, qui unit, dans mon esprit au moins, ces trois grands écrivains.
Note : 4/5
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