Philip K. Dick est un écrivain majeur de la science-fiction américaine... et par conséquent relativement méconnu du "grand public". Pour s'en convaincre il suffit de regarder le nombre de scénarios de films inspirés d'un de ses bouquins : Blade-Runner, Total Recall, Minority Report... Au delà de ça, son univers noir et la puissance de sa réflexion ont profondément influencé la science-fiction. On est dickien ou on ne l'est pas.
Pour l'histoire, Eric Sweetscent, chirurgien spécialiste de la "grefforg", se retrouve détaché au service de Gino Molinari, secrétaire des Nations Unies. Ce dernier, bien que génie politique, a entrainé la Terre dans une guerre galactique au coté du mauvais allié. Pour ne rien arranger, il semble avoir développé toutes les pathologies mortelles existantes... et par miracle s'en être toujours sorti. Et ce n'est pas le seul souci d'Eric, englué dans une relation auto-destructrice avec sa femme. C'est à ce moment là qu'il découvre l'existence du JJ-180, une drogue qui permet de voyager dans le temps.
"En attendant l'année dernière" est un livre que j'ai lu pour la première fois il y a peut-être une dizaine d'années, mais je remercie David de m'avoir donné l'occasion de le redécouvrir. Cela tombe bien, les voyages temporels sont l'un des thèmes principaux de l'histoire. Comme d'habitude l'auteur, un peu a la manière de Dali, s'est nourri de ses propres angoisses pour écrire ce roman. Presque tout les personnages sont atteints de maladies mentales que lui-même possédait : paranoïa, hypocondrie, tendances auto-destructrices etc. La drogue est un autre thème important, avec le JJ-180. Enfin le voyage dans le temps permet à l'écrivain de perdre le lecteur. Pour résumer ce roman est un bon "K. Dick", avec tout les éléments récurrents de cet auteur agencés dans une aventure très bien menée.
Extrait :
Gino Molinari, chef suprême de la Terre en guerre contre les reegs, portait comme à l'accoutumée un uniforme kaki orné d'une seule décoration, la Croix d'or de Première Classe que lui avait décernée l'Assemblée Général des Nations Unies quinze ans auparavant. Il avait besoin d'un sérieux coup de rasoir : son menton était recouvert d'une pilosité noire et drue, envahissante. Ses lacets, comme sa braguette, étaient défaits.
Note : 4/5
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